Comment vivez-vous le confinement ?
J’ai la chance de vivre dans une maison tout près de Paris avec un grand jardin et mon attitude a changé : plus d’avion à travers le ciel, plus de voiture, plus de motos alors je découvre les bruits de la nature, j’essaye de reconnaitre les divers oiseaux… J’ai même eu la visite d’un hérisson ! J’observe les arbres qui poussent à grande vitesse sous le soleil et à 24° C.
L’action est le premier moyen de résistance. Je me suis lancée à fond dans le jardinage : tailler les grandes haies (comme si je maniais un pinceau coupant), raccourcir les buis, traiter les rosiers, désherber les allées de gravillons et surtout planter des légumes (comme si je mettais de la couleur sur une palette…), des carottes, radis, haricots verts, basilic et avec des semis de tomates comme si je faisais des petits collages… qui pour l’instant sont en train de naître à l’intérieur de la maison.
Quel est votre état d’esprit ?
le Covid 19 !!! en plus on lui met une majuscule : un tueur.
l’impression de vivre avec un tueur invisible , un être vivant !
c’est terrible!
les villes désertes
les hôpitaux remplis
les médecins épuisés
les hommes et les femmes masqués
les malades
les morts
James Bond 007...
puritain, sournois, misanthrope, anticapitaliste, dézingueur de la bourse, etc...
la seule qualité : écologiste
Cette expérience de confinement a-t-elle un impact sur votre démarche artistique ?
Je n’ai pas envie d’immortaliser une oeuvre sur le corona19. C’est trop tôt pour moi, je suis encore dans la violence !!! En tant qu’artistes peintres, notre rôle c’est de dessiner la beauté... mais en ces temps, l’esthétique serait la solidarité! C’est la meilleure image que nous pouvons véhiculer.
Il est temps de se servir de cette catastrophe pour penser la vie autrement, reconstruire une autre manière de vivre ensemble…
Quant mon potager sera fini …
Alors avant le déconfinement ...
Je retrouverai mes toiles, mes papiers, mes pigments, mes huiles, mes fusains ….
“ Je ne peins pas ce que je vois, je peins ce que je pense “
(Pablo Picasso)