Comment vivez-vous le confinement?
Durant ces moments incertains, l’inquiétude gagne chacun d’entre nous. Nos pensées vont vers les personnes les plus vulnérables, les membres de nos familles les plus fragiles, nos parents, frères et cousins qui travaillent au service des particuliers et dans le milieu hospitalier.
En tant que maman de famille nombreuse, professeure des écoles et artiste pluridisciplinaire (en photographie, arts plastiques, musique et danse) une journée de confinement peut ressembler à un marathon.
D’une nature optimiste, je vois ce confinement comme l’occasion de me recentrer sur ce qui apparaît essentiel: une bonne santé physique et mentale, ma famille, des relations interpersonnelles denses, et ce même à distance, et une consommation modérée si possible tournée vers ce que la terre nous offre.
Au quotidien, ce confinement exacerbe ma sensibilité. L’art permet de mettre un point d’orgue à ce que je ressens.
Quel est votre état d’esprit?
Durant ce confinement, un rituel de pratique de la méditation s’est naturellement invité et j’éprouve chaque jour énormément de gratitude envers toutes les personnes citées précédemment, mais aussi, envers la vie et la nature.
Depuis plusieurs années, mon compagnon entretient notre potager, ainsi qu’un verger et il nous apparaît aujourd’hui plus que nécessaire de partager notre engouement pour une certaine forme d’autosuffisance.
Enfin, un long travail d’introspection s’opère. Je cherche à comprendre les enjeux humains en ces temps de crise ainsi que la place qu’occupent les femmes dans leur sphère familiale, professionnelle et plus généralement dans la société.
Tout en écoutant mes intuitions, je continue à me former, me documenter et de cette manière, je creuse mon identité artistique.
Cette expérience de confinement a-t-elle un impact sur votre démarche artistique?
Dans une même journée, il m’arrive de jouer quelques notes de violoncelle, puis de m’étirer physiquement lors d’exercices dansés pour ensuite m’adonner à la macro photographie ou le light painting avant de reprendre le fil d’une composition plastique…
Et ce, très souvent, en présence de mes enfants avec qui je partage mes impressions artistiques depuis leur plus jeune âge.
Cette expérience de confinement me permet donc de développer à la fois une démarche artistique dotée de féminité, de sensibilité tournée vers le milieu naturel et la notion de partage avec la jeunesse, mes enfants ainsi que mes élèves.
Est-ce que vous pratiquez pendent le confinement? si oui, pouvez-vous nous parler de vos nouvelles oeuvres?
Ma dernière composition plastique « Earth » me place au centre de mon habitat, mon île, St Barth, ma planète, la Terre, faite d’éléments naturels eau, air, terre et feu.
La pluridisciplinarité s’invite dans cette oeuvre qui utilise plusieurs média: la peinture, ainsi que le collage et la photographie.
Cette œuvre, très méthodique, me ressemble; tout comme Gaïa, je nourris naturellement mes enfants… de manière sensible, physique et intellectuelle.