Philippe Savary

Philippe Savary

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Comment vivez-vous le confinement ?

Je vis dans une petite maison à Grand Fond, la campagne de St Barth. La vie casanière imposée par le confinement m’est agréable. Je sors le chien, parfois c’est l’inverse. Tout est très calme dans le voisinage. La mer n’est pas loin. L’air de la pandémie me semble très respirable. Je suis en bonne santé. Je vais bien.

Quel est votre état d’esprit ?

Je fuis en temps normal l’agitation pour moi insensée, pour d’autres vitale, qui rythme souvent nos vies. J’ai un peu l’impression en confinement que le monde qui m’entoure vit à mon rythme. Ça me rend très apaisé. Je ne porte plus de montre à mon poignet. Je fais revivre des noms de mon répertoire téléphonique qui étaient devenus des noms sans voix. Une sortie pour aller à la boulangerie et à l’épicerie devient un moment attendu comme jamais. Ce n’est pas écrit sur la liste des courses mais c’est un moment de sociabilité. Une sociabilité sans contact, on s’évite, on se tourne autour, on se parle de loin et on met des gants. C’est un peu étrange tout ça.

Cette expérience de confinement a-t-elle un impact sur votre démarche photographique ?

Non, aucune. Sans doute parce qu’aucun drame lié à la pandémie n’est venu troubler ma vie ralentie. La vie a continué.

Est-ce que vous pratiquez pendant le confinement ? Si oui, pouvez-vous nous parler de vos nouvelles photos ?

Je n’ai eu aucune inspiration pour faire de la photo-confinée qui consiste à faire de son chat, du rayon de soleil qui traverse la cuisine ou de son ombre portée sur un mur un sujet photo. En revanche j’ai pu faire ce que je crois aimer le plus : profiter de chaque sortie pour aller voler des portraits d’inconnus et, un peu à la manière d’un photo-reporter, témoigner de cette mode printemps-été 2020 où les gens défilent gantés et masqués.

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