Comment vivez-vous le confinement ?
Je n’ai pas beaucoup changé ma routine, je peins le plus possible, j’essaye aussi de faire un peu de sport. J’ai le privilège de vivre dans une maison avec jardin et piscine, j’en profite un maximum. Malheureusement à cause du confinement, je ne peux plus faire de longues promenades ni me baigner dans la mer, ça me manque. J’aime le silence de la vie humaine et je me délecte d’écouter la nature, le souffle du vent dans les arbres, le chant des oiseaux. Plus que jamais cette absence de pollution sonore nous offre la chance de nous reconnecter à notre conscience.
Quel est votre état d’esprit?
Mon état d’esprit a changé car ce que nous vivons ne peut me laisser indifférente. J’ai vécu toute sortes de sentiments : des négatifs comme la tristesse, la rage, l’impuissance. Il est révoltant avec tout la technologie et les connaissances dont nous disposons d’arriver à cette situation pleine d’absurdités. Les effets collatéraux seront plus graves. Des positifs... C’est dans des moments de crise que l’on retrouve l’importance de l’important. Notre adrénaline retombe et nous oblige à une réflexion plus profonde. Qui sommes nous ? Nous pouvons nous poser de vraies questions, quel futur voulons pour pour notre société ? dans quel état allons nous laisser la planète à nos enfants ? Les valeurs importantes de la vie resurgissent. Pouvons-nous encore changer le monde ?
Cette expérience de confinement a-t-elle un impact sur votre démarche artistique?
Ma démarche artistique n’a pas changé en termes technique et philosophique. Mais je suis bien plus déterminée à continuer de me battre pour l’importance de faire un art positif et qui soigne. L’humanité n’a plus besoin de souffrance. Il faut abandonner ce qui nous connecte au côté négatif de notre existence. Pour moi, l’art doit guérir et exprimer la beauté. Il faut encourager l’introspection, la créativité illimitée, laisser les enfants sortir du cadre et leur apprendre a se connecter à leur côté positif. Cette période d’introspection est favorable pour le retour vers notre moi supérieur. De ce fait, nous sommes de plus en plus nombreux à éveiller notre conscience et à aller de l’ombre vers la lumière. Parallèlement, beaucoup ne se détacheront pas du matérialisme. Ils resteront des âmes en souffrance, refusant d’abandonner ce système obsolète. Avec amour nous devons partager notre joie et transmettre une vision d’un avenir meilleur.
Est-ce que vous pratiquez pendant le confinement ? Si oui, pouvez-vous nous parler de vos nouvelles œuvres?
Je continue mon travail sur la série « Summertime In St Barth » avec des couleurs encore plus vibrantes et des œuvres plus élaborées que la série précédente. Dans un monde immobile, je suis en pleine effervescence...